Hérisson n°43 - mars 2017 (version non censurée)

mardi 4 avril 2017
par  Un syndiqué

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Salariés de CGI, vous avez reçu dans vos boîtes mail une version censurée de notre communication ci-jointe.

C’est quoi cette histoire de censure par la Direction ?

Notre accord d’entreprise prévoit le libre envoi par mail à l’ensemble des salarié.e.s d’une communication syndicale par mois.

Pour la première fois depuis notre apparition dans l’entreprise, la Direction a refusé d’honorer cette clause de notre accord d’entreprise pour notre communication « Hérisson n°43 ». Nous avions déjà subi par le passé des tentatives de faire modifier nos communications, mais jamais cela ne s’était conclu par un refus de diffusion. En cause, une phrase d’un article d’information sur la commission de suivi de l’accord sur l’emploi des travailleurs handicapés (voir ci-dessous notre communication sur ce différend).

Que s’est-il passé ?

1/ Le vendredi 31 mars à 14h30, nous remettons à la Direction notre communication de mars pour envoi aux salariés en vertu de notre accord d’entreprise. Le délai de 72H prévu par l’accord pour l’affichage s’ouvre. Il coure jusqu’à lundi 14h30.

2/ Lundi 3 avril à 15h30, un membre de la Direction des Relations sociales contacte notre Délégué Syndical Central et lui indique que deux articles posent problème et qu’en l’état la communication ne pourra pas partir car ces articles comportent des informations que la Direction considère « factuellement erronées » et nous demande de modifier notre texte. S’ensuit une discussion où nous échangeons nos points de vue. Cet échange fait apparaitre une divergence sur la nature erronée ou non de notre information. A l’issu de cette discussion nous indiquons vouloir maintenir notre texte et redemandons l’envoi de notre communication déjà très en retard. La Direction prend note et dit vouloir revenir vers nous.

3/ Mardi 4 avril dans la matinée, la Direction par la même voix, nous indique que notre communication ne partira pas si nous ne la modifions pas et nous suggère au cas où cela nous ne convienne pas ;-) de recourir au DRH. Nous essayons de joindre le DRH à plusieurs reprises sans succès.

4/ Toujours le 4 à 16h30, pour que les salariés puissent lire le reste de notre l’information syndicale CGT avant qu’elle ne soit périmée, nous sommes contraints de céder au chantage de la Direction et lui envoyons la version que vous avez reçu sans l’article censuré par la Direction.

5/ Le 5 dans la matinée nous demandons où en est l’envoi, la personne en charge nous indique ne pas avoir le feu vert du DRH.

6/ Le 5 à 16h nous arrivons enfin à joindre le DRH (en mode rapido entre 2 réunions). Nous refaisons la discussion de fond (copier-coller du lundi) puis nous lui demandons de diffuser notre version initiale du tract comme le prévoit l’accord d’entreprise. Il accepte si nous en changeons le contenu en reformulant l’article selon sa demande. Nous lui indiquons que ce n’est pas au DRH de rédiger les tracts de la CGT et lui demandons à nouveau d’envoyer notre tract en version non censurée. Il refuse. Nous demandons alors à défaut l’envoi de la version visée par sa censure. Il accepte. La chemise de notre indépendance se trouve déchirée : pour la première fois en 20 ans un tract CGT est influencé par la Direction CGI.

LIBRE : « qui n’est soumis à aucune contrainte, à aucun contrôle, à aucune restriction. »

CENSURE : « Examen préalable fait par l’autorité compétente sur les publications, émissions et spectacles destinés au public et qui aboutit à autoriser leur diffusion totale ou partielle. »

Les communications syndicales chez CGI ne sont donc pas libres puisque soumises au contrôle du DRH qui s’arroge le droit d’en restreindre l’envoi. Elles sont soumises à la censure puisque l’autorité qui dispose des moyens de publication et de diffusion (la Direction) aboutit a en interdire partiellement la diffusion.

La nature du différend

Elle concerne la phrase suivante sur la dernière réunion de la commission de suivi de l’accord sur l’emploi des travailleurs handicapés : « Mais surprise, aucun représentant de la direction ne s’est présenté à cette commission !! »

Nous n’étions pas présent à cette réunion (et pour cause, les syndicats non signataires de l’accord sont exclus de son suivi) et nous tenons cette information de la dernière réunion du CCE au cours de laquelle, la secrétaire du CCE avait donné cette information après avoir eu le retour des représentants du personnel ayant participé à cette réunion.

La Direction considère cette information factuellement erronée. Elle nous indique qu’elle était représentée par une salariée de la MEH (par ailleurs élue CFDT au CCE) voire par le sponsor de la MEH.

Notons d’abord que nous sommes d’accord à 100% avec la Direction sur les personnes physiques présentes à cette réunion. Le différend repose donc sur le point essentiel de savoir si l’une des personnes présente avait pouvoir de représenter la Direction c’est-à-dire,selon nous, ayant un mandat lui donnant le pouvoir de prendre des décisions en matière de politique d’emploi des travailleurs handicapés, d’accepter où refuser les propositions des représentants du personnels présent à cette commission.

Or, la représentante de la mission MEH a déjà clairement exprimé en CCE qu’elle ne disposait pas d’un mandat pour représenter la Direction et qu’elle intervenait dans cette commission en tant que salariée liée par sa fonction ordinaire au sein de l’entreprise dans le service MEH. Nous avons toute confiance dans sa parole et son intégrité. Quant au sponsor de la MEH, s’il exerce bien, par ailleurs, des fonctions de Direction au sein de l’entreprise, il n’intervient dans cette commission que pour faciliter la communication entre la commission et les managers ou les rouages de l’entreprise mais n’a aucun mandat pour répondre au nom de la Direction et rendre compte des actions de l’entreprise en faveur des travailleurs handicapés.
L’accord MEH prévoit que la Direction soit représentée par le Directeur de la MEH. Or cette chaise était vide ! Nous y voyons une grande nonchalance de notre Direction vis-à-vis de l’emploi des travailleurs en situation de handicap ! Nous ne comprenons pas que la Direction convoque une commission de suivi à une date ou le Directeur de la MEH n’est pas disponible voire alors que ce poste n’est pas même pourvu (l’ancien a récemment quitté l’entreprise).

Enfin, entendre d’une Direction qu’elle puisse se penser représentée dans une commission de suivi d’accord par une représentante du personnel CFDT est proprement hallucinant ou à défaut, suivant votre sensibilité, risible ou effrayant.

Voilà beaucoup de bruit pour pas grand’ chose.

On peut donc s’interroger sur les vraies raisons de ce retour de la censure syndicale chez CGI. Outre un air du temps marqué par l’inquiétant déclin de la démocratie sociale, on peut penser que la Direction n’aime pas être prise en défaut sur un des terrains phare de sa communication : « l’emploi des travailleurs en situation de handicap ». Enfin et surtout, le mépris et la défiance vis-à-vis des organisations syndicales et en particulier la nôtre, ont désormais largement dépassé la côte d’alerte.

Bonne lecture.


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Hérisson n°43 - mars 2017

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