Réponses commentées au Quizz sur l’égalité Femme/Homme

samedi 24 mars 2018
par  Un syndiqué

Bonjour,

Comme convenu, vous trouverez ci dessous les réponses commentées au Quizz, bonne lecture

Détail des réponses :

1-b : L’incapacité juridique de l’épouse a été supprimée par la loi du 18 février 1938, mais l’égalité juridique n’est venue que dans les années 1960-70 (permission d’utiliser un carnet de chèque sans l’autorisation du mari, responsabilité parentale, etc.). Depuis les années 2000, diverses mesures législatives ont été prises dans plusieurs États pour promouvoir l’égalité femmes-hommes.

- > Le Parti travailliste britannique proposait ainsi en 2010 la promulgation de l’Equality Bill. Le pape Benoît XVI s’est durement opposé à cette proposition de loi !

2-c : Le droit de vote a été accordé aux femmes le 21 avril 1944 par une ordonnance du Comité français de la Libération nationale, signée par Charles de Gaulle depuis Alger.

- > A l’approche de la Libération, la question du vote des femmes n’apparaît pas comme une priorité absolue. Ainsi, elle n’est même pas mentionnée dans le programme du Conseil National de la Résistance de mars 1944 !

3-a : La France ne compte que 16 % de femmes maires, et 7,5 % de femmes à la tête de structures intercommunales. Aux élections de 2017, la part des femmes élues à l’Assemblée nationale est de 38,82 %, mais reste à 25 % au Sénat.

- > Qualifiée de "nana" par Bruno Sido, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a tout simplement rétorqué : "Vous pouvez répéter un peu plus fort ce que vous venez de dire, monsieur le sénateur ? Vous avez gagné peut-être ce matin la palme du misogyne beauf de cette assemblée !"

4-b : Une étude des quotidiens français sur une semaine en 2015 montrait que seulement 14,5 % de femmes figurent à la « une » et que dans les articles seuls 21,5 % des interlocuteurs cités sont des femmes.

- > « Roxana… Je peux me permettre de vous appeler par votre prénom ? » C’est ainsi que Jean-Pierre Elkabbach s’adresse en direct (le 2 octobre 2019) à la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Sans lui laisser le temps de répondre, il enchaîne sur son interview. C’est ainsi que le sexisme ordinaire s’exprime librement, à une heure de grande écoute, sur un média national.

5-c : Une étude réalisée par l’Insee en 2015 sur les tâches ménagères montre de fortes disparités au sein des couples, à tout âge de la vie. Les inégalités se sont atténuées en 30 ans mais restent élevées : les femmes consacrent chaque jour 183 mn aux tâches domestiques (et 95 mn aux enfants), soit deux fois plus que leurs conjoints. Et lorsqu’on regarde en détail, les hommes choisissent en priorité les tâches les plus valorisantes – bricolage, jardinage, jeu avec les enfants –, reléguant les femmes au ménage et à la cuisine.

- > Pour en savoir plus : https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/wp-content/uploads/2016/08/infog1_V8.pdf.

6-c : Dans une étude de 2017, 130 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire intime (versus 21 hommes) ont été tués par leur partenaire ou ex-partenaire intime, soit 86% des victimes. Sur les 109 femmes tuées par leur conjoint officiel, au moins 51 étaient victimes de violences antérieures de la part de ce compagnon. Sur les 16 femmes ayant tué leur conjoint, au moins 11, soit 69%, étaient victimes de violences au sein du couple. Au moins 126 féminicides en 2019.

- > Pour en savoir plus : https://stop-violences-femmes.gouv.fr/les-chiffres-de-reference-sur-les.html

7-a : Sur les 386 nominations de DTN (directeur technique national d’une fédération sportive) opérées jusqu’à présent, seules 25 l’ont été au bénéfice d’une femme. Le taux de féminisation du poste est passé de 5% en 2009 (4 femmes) à 15% en 2017 (11 femmes), mais à 14 % pour les fédérations olympiques.

- > L’affaire Gailhaguet et les violences sexuelles dans le patinage artistique ont libéré la parole depuis quelques semaines, et mis à jour des cas dans d’autres sports. Par ailleurs, le sexisme dans le sport s’exprime souvent par « la sexualisation des femmes dans le sport », notamment à travers la publication répétée d’images mettant en avant la plastique des championnes plus que leurs performances !

8-a : Seule gagnante de la Palme d’Or (en 1993 pour "La Leçon de Piano"), Jane Campion est devenue l’exception qui confirme la règle. A Cannes, les présidentes du Jury se font rares et les Palmes d’Or attribuées aux femmes encore plus... Retour ligne manuel

- > Sur les 272 cinéastes récompensés par une des plus hautes distinctions du festival (Palme d’or, Grand prix et Prix du jury ces dernières années), 12 étaient des femmes, soit 4,4%. La sélection des films en compétition au Festival de Cannes 2019 a été est la plus féminine de l’histoire, à égalité avec celle de 2011, avec 4 femmes sur 21 réalisateurs !

9-b : En 2017, les Guerrilla Girls, un collectif féministe œuvrant contre l’invisibilité des femmes dans l’art, ont fait passer un questionnaire à 383 musées européens. Résultat : Moins de 5% des artistes des musées d’art moderne sont des femmes.

- > Visuel militant des "Guerilla girls" :

« Est-ce que les femmes doivent être nues pour entrer au Metropolitan Museum ? Moins de 5 % d’artistes féminines dans les sections d’art moderne, mais 85 % des nus sont des femmes. »

10-b : Elles ont beau représenter un peu plus de 50 % de la population française, les femmes restent sous-représentées dans les lieux publics. Malgré un certain nombre d’initiatives en faveur d’une féminisation des noms de rue, environ 5 % des rues portent le nom d’une femme.

- > Savez-vous que la rue de la Tour d’Auvergne et le boulevard de Rochechouart, doivent leurs noms à Louise-Emilie de la Tour-d’Auvergne et Marguerite de Rochechouart, deux importantes abbesses de Montmartre ?

11-c : En 2017, les filles représentent 58 % des étudiants à l’université. 70 % d’entre elles suivent les filières lettres ou sciences humaines, 40 % des filières scientifiques.

- > Pour en savoir plus : https://www.education.gouv.fr/cid57113/filles-et-garcons-sur-le-chemin-de-l-egalite-de-l-ecole-a-l-enseignement-superieur-edition-2018.html

12-c : Dans les entreprises de plus de 10 salariés, les femmes représentent 62,4 % des salariés rémunérés au SMIC. Les femmes rémunérées au SMIC représentent 12,7 % des femmes salariées.

- > La DARES explique que les bénéficiaires de la revalorisation du Smic en 2019 sont … des femmes. Elles sont très nombreuses dans les branches professionnelles “bureaux d’études et prestations de services aux entreprises” (65% des bénéficiaires) et “chimie et pharmacie” (plus de 80% des bénéficiaires) notamment. Il faut dire que, dans ces branches, “les femmes sont surreprésentées parmi les jeunes et les CDD, mais sous-représentées au sein des cadres et des professions intermédiaires” !

13-c : Tous temps de travail confondus (temps partiels et temps complets rassemblés), les salaires féminins valent en moyenne 74,3 % des salaires masculins, selon les données du ministère du Travail. Les femmes touchent donc 25,7 % de moins que les hommes.

- > Cet indicateur, important, permet de na pas oublier les inégalités et discriminations qui existent en amont de la fixation des salaires, dans les parcours scolaires, dans le choix du temps de travail, du secteur d’emploi, etc.

14-a : Si l’on tient compte des différences de tranches d’âge, de type de contrat, de temps de travail, de secteur d’activité et de taille d’entreprise, il reste un écart moyen de salaire entre les femmes et les hommes d’environ 10,5 %, selon les données du ministère du Travail.

- > Cet écart « toutes choses égales par ailleurs » est ce que l’on n’arrive pas à expliquer. Pour l’essentiel, il résulte de discriminations conscientes ou inconscientes.

15-b : Pour 37 % des femmes, on leur a déjà demandé, au cours d’un entretien d’embauche, si elles comptaient avoir des enfants bientôt. Ce pourcentage est même de 42 % dans la tranche d’âge de 25 à 34 ans (source : Ifop, enquête pour la Fondation Jean Jaurès, octobre 2017).

- > En 2016, le cabinet Glassdoor, spécialisé sur le marché de l’emploi, établit que à poste égal la différence de salaires entre femmes et hommes est faible lorsque aucun enfant n’est présent dans la cellule familiale. En revanche, les femmes qui ont eu au moins un enfant gagnent 12,4 % de moins que les hommes.

16-c : Selon une enquête Insee 2015, en équivalent temps plein, les 10 % des femmes les moins bien rémunérées ont un salaire maximum inférieur de 7 % à celui des hommes. Le salaire minimum des 10 % des femmes les mieux rémunérées est inférieur de 21 % à celui des hommes.

- > Source INSEE :

17-a : Les métiers mixtes (comptant entre 40 et 60 % de femmes) représentent moins de 15 % de l’emploi.

- > Source DARES :

18-a : Depuis l’éviction d’Isabelle Kocher au poste de Directrice Générale d’Engie début février 2020, il n’y a plus aucune femme à la tête d’une entreprise du CAC 40.

- > Ce chiffre illustre le phénomène plus large du « plafond de verre » :

19-a : Les femmes sont de moins en moins nombreuses dans les formations numériques. Elles représentent seulement 30 % des salariés du secteur du numérique, contre 48 % dans le reste de l’économie (source OPIIEC 2016).

- > De plus, les femmes occupent principalement des fonctions dites « de support » telles que les ressources humaines, l’administration, le marketing ou la communication. Parmi les techniciens d’études et du développement en informatique, 16% sont des femmes. Parmi les techniciens en installation, maintenance, support et services aux utilisateurs en informatique, elles ne sont que 14%. En 2017, 10% des start-up françaises étaient dirigées par des femmes. Quant à la part des femmes codeuses elle est de 27% et seulement 11% de femmes travaillent dans la cybersécurité.

- > Selon l’étude conduite auprès de lycéennes, étudiantes et salariées, certains facteurs jouent à tous les moments où une décision d’orientation se fait : l’influence des médias, la méconnaissance des métiers, l’absence de modèles féminins, une vie en entreprise parfois vue et vécue comme difficile.

« Non, ce n’est pas l’ordinateur de mon petit ami . »

20-c : L’écart entre la pension de retraite d’une femme et celle d’un homme en 2017 est de 42%. Cet écart est ramené à 29% une fois intégrée la pension de réversion et les droits familiaux.

- > La réforme des retraites actuelle pénaliserait particulièrement les femmes car les périodes de temps partiel, d’interruption pour charges familiales ou de chômage ne pourront plus être neutralisées et feront baisser le montant des pensions. Pour s’en faire une idée, il suffit de regarder les écarts de pension F/H dans les retraites complémentaires AGIRC/ARRCO qui prennent déjà en compte toutes les années. A l’AGIRC, les écarts sont de 60% !


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